Test - BombRush Cyberfunk - Jet Presque Radio

Où se situe la limite entre contrefaçon et hommage, voilà une question qui taraude le milieu du jeu vidéo depuis ses débuts. Chacun a son avis sur le sujet mais c’est surtout Team Reptile qui ne s’est pas longtemps posé la question avant de clairement déclamer son amour pour le jeu Jet Set Radio sur Sega Dreamcast en développant Bomb Rush Cyberfunk, au point de reprendre l’esthétique en Cel-Shading du jeu de l’époque. Mais est ce que le jeu n’est qu’une simple copie ou bien amène-t-il des nouveautés ?

Cyberfunk demi jet set

À l'instar des derniers Elder Scrolls, le début du jeu vous place dans le rôle d’un taulard (Red) qui doit s’échapper de sa prison par un concours de circonstances, vous serez aidé par un autre prisonnier (Tryce). Commencer les premières minutes d’une suite spirituelle de JSR à pied … sans faire de trick, quelle déception ! Cela permet d’appréhender les nombreuses touches, toutes celles du pad seront utiles. Il y a une touche pour se battre, une autre pour glisser et passer dans des lieux étroits. Un jet pack aide à réaliser des sauts immenses pour accéder à des reliefs difficilement accessibles. Il faudra récupérer des bombonnes de gaz pour recharger sa barre de boost.
On est loin de l’esprit arcade de JSR. Ce n’est qu’avant d’affronter son premier boss qu’on chaussera enfin des rollers. Heureusement pour coller un mieux à son aïeul, les graphismes restent fidèles au modèle original, le Cel-Shading vieillit plutôt bien et reste facilement maîtrisable pour un jeu indé. Le moteur 3D n’en pâtit pas pour afficher ces textures et de ce fait, le jeu ne souffre d’aucun ralentissement. Une fois que vous aurez quitté le commissariat et … votre tête, vous aurez accès au premier quartier de New Amsterdam. C’est Bel qui prendra le relais pour cette nouvelle phase de tuto.
Greffé d’une nouvelle tête de robot, vous délaisserez vos rollers pour un skateboard flambant neuf.
La ville est contrôlée par 5 gangs et vous devrez vous imposer dans chacun des quartiers comme nouveau membre actif du Bomb Rush Crew. Les quartiers sont très vastes et découpés en plus petite partie. Les aires de jeu sont bien dégagées et permettent de bien se repérer pour accéder à des endroits plus difficiles d’accès où des collectables (tags, mp3, tenues) sont cachés. L’usage de wallride accompagné du jet pack vous facilitera la tâche, bien que ce ne sera pas facile du premier coup.

Gran Tony hAwk feat. Dave Mirra

Si des rollers et le graffiti étaient le fer de lance du gameplay de JSR, la Team Reptile a mis le reste des engins roulants de la street culture dans son jeu. On commence par du skate et plus tard on débloque le BMX juste avant les rollers. Chaque type d’équipement change les tricks mais le gameplay reste identique. 

On peut ranger son skate/ le sortir avec la touche LB, ça permet de ralentir ses déplacements dans les endroits étroits et de mieux gérer les combats contre les forces de l’ordre. En plus du bouton saut, vous avez les boutons Y, X et A qui permettent de réaliser des tricks variés pendant les grinds.
Maintenir LR entre 2 éléments architecturaux permet de lever le nose en roulant et ainsi de garder son compteur de combo actif en profitant de l’élan ou d’une pente douce. Le jet pack (touche LT) n’est qu’un boost temporaire qui fait de la vitesse (mais pas de gain en hauteur pendant les sauts). Le D-pad sert à utiliser son téléphone, un peu à la manière de GTA. Cela permet de choisir ses tags et d’échanger avec les autres protagonistes. Le bouton RB sert à sortir la bombe de peinture, elle permet de tagger ou d’aveugler ses adversaires. 

La structure du jeu dans chaque quartier est toujours pareille. Il faut recouvrir les tags du gang rival pour acquérir des points de réputation, ensuite leur leader vous mettra au défi de reproduire des tricks. Au bout d’un moment les forces de l’ordre vont se pointer pour vous mettre des bâtons dans les roues. Vous défendre contre les forces de l’ordre va augmenter la réponse de l’autorité. Vous passerez de 1 étoile à 6 étoiles toujours dans le même esprit que GTA. Anecdote amusante, on peut baisser son niveau de recherche en se rendant dans des toilettes publiques et en changeant de tenue comme on faisait repeindre sa voiture dans le jeu de Rockstar.
La dernière étape est une bataille de crew. Il faudra, pendant un temps limité, enchaîner les tricks et les combos pour avoir le plus de points. Cette structure d’évolution du jeu est clairement redondante et on peut facilement éviter la confrontation avec la police en se débrouillant bien. Seul les stages extra (mais obligatoire) entre chaque quartier relève le défi et nécessite de maîtriser parfaitement le gameplay.

C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe ?

Si c’est l’aspect esthétique qui saute aux yeux et l’ancien joueur Dreamcast (ou Xbox pour la suite : Jet Set Radio future) fait tout de suite le lien avec Bomb Rush Cyberfunk, les musiques un peu plus électro sont aussi faites par le compositeur du jeu original (Hideki Naganuma). Pour le reste, si on s’y attarde, on verra que le concept s’est drôlement amélioré.
Le gameplay est clairement plus poussé avec plus de touches pour offrir un système de combo et de points digne d’un Tony Hawk’s Skateboarding. On regrettera que le gameplay ne change en fonction du type d’équipement utilisé.
Grâce à la puissance des consoles modernes, les niveaux sont bien plus grands que JSR, une foule disparate anime un peu les niveaux. Le jeu est aussi plus rapide et fluide que son aîné.
Le système de Tag a aussi été simplifié, fini le mouvement de stick façon Street Fighter II, on ne fera que relier des points en inclinant le stick directionnel dans la bonne direction.
En dehors de l’histoire, les défis sont bien relevés comme celui des personnages à checker en faisant des grinds aux 4 coins du niveau en un temps record.
Clairement, le titre de SEGA a servi de modèle, de par les différents clins d’œil de Team Reptile et comme la base était excellente, cet hommage est une vraie réussite.
Si on a adoré Jet Set Radio en son temps, on ne peut pas faire l’impasse sur Bomb Rush Cyberfunk.

D’abord disponible en dématérialisé, le jeu est distribué en version physique depuis le mois de décembre 2023 chez Just for Games.

A qui s’adresse Bomb Rush Cyberfunk

• Aux fans de la licence Jet Set Radio

• Aux joueurs qui recherchent des jeux esprit Streetlife

• A ceux qui veulent tester un GTA « diffèrent »
  
  

A qui ne s’adresse pas Bomb Rush Cyberfunk

• Aux allergiques des jeux très colorés

• Elles sont où les textures 4K ?

• A ceux qui ont peur de casser leur pad s’ils font plus que pousser le stick en avant et d’appuyer sur un seul bouton entre 2 cinématiques d’1 heure

 Test réalisé par Izis